La semaine de la qualité de vie au travail organisée par l’Anact (l’Agence Nationale de l’Amélioration des Conditions de Travail) a mis en avant le débat national sur le bien-être au travail. Nous avons à ce sujet une conviction : la fatigue au travail n’est pas liée à ce que l’on fait, mais à ce que l’on ne dit pas.
Qui n’est pas sorti « vidé » d’une réunion pleine de sous-entendus, de non-dits et d’implicites antagonismes drapés dans le positivisme de rigueur ? Qui ne s’est pas retrouvé seul et blême après avoir subi seulement quelques instants de critiques ou de reproches sans avoir osé se défendre ni su quoi dire ? Qui ne s’est pas trouvé bête et harassé après ce rendez-vous client mal démarré, mal continué et mal terminé parce qu’il n’a pas osé dire par peur de perdre ? Qui n’a pas ensuite, pour faire baisser la tension, déversé tout ce flot d’émotions non dites sur le moment, le soir auprès de ses proches ? Ou, pire encore, ne l’a pas gardé pour lui comme une épuisante prison ?
Oser dire en l’instant, savoir dire comme il faut, sans paraître brutal, arrogant ou servile n’est pas en soi difficile. Mais cela nécessite de changer le logiciel de notre manière de parler, d’écouter, et d’interagir avec autrui […]